vendredi 14 novembre 2008

LOIS: DIVINE ET CIVILE

Loi divine et loi civile

Là où la religion a été mise à l'écart de la société civile, la doctrine et l'autorité de la révélation divine répudiées, la pure notion même de la justice et du droit humain s'obscurcit et se perd, et la force matérielle prend la place de la véritable justice et du droit légitime. D'où l'on voit clairement pourquoi certains, reléguant au dernier rang les plus sûrs principes de la saine raison, sans en tenir compte, osent proclamer que : “La volonté du peuple qui se manifeste par ce qu'on dit être l'opinion publique, ou autrement, constitue la loi suprême dégagée de tout droit divin et humain, et que dans l'ordre politique des faits accomplis, par cela même qu'ils sont accomplis, ont force de droit”.
Mais qui ne voit et ne sent parfaitement qu'une société dégagée des liens de la religion et de la vraie justice, ne peut plus se proposer aucun autre but que d'amasser et d'accumuler des richesses, ni suivre d'autre loi dans ses actes que l'indomptable désir de l'âme d'être esclave de ses propres passions et intérêts ? C'est pourquoi les hommes de cette espèce poursuivent d'une haine si cruelle les Familles Religieuses, en dépit des services rendus au prix des plus grands efforts à la religion chrétienne, à la société civile et à la culture ; ils déblatèrent contre elle en disant qu'elles n'ont aucune raison légitime d'exister, et c'est ainsi qu'ils applaudissent aux divagations des hérétiques. (…)
Et ils déclarent même dans leur impiété qu'il faut ôter aux citoyens et à l'Église la faculté “de fournir valablement des aumônes publiques par charité chrétienne”, et abolir la loi “qui à des jours déterminés défend les œuvres serviles pour vaquer au culte divin” sous le prétexte si fallacieux que “la faculté et la loi ci-dessus évoquées sont contraires aux principes de la bonne économie politique”.

Pie IX : Quanta cura, 6-8 ; 8 décembre 1864.

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